Le bistre est une matière brunâtre formée à partir de la suie détrempée. C’est un mélange à forte teneur en eau, chargé de particules de carbone et d’huile, qui s’oxyde au contact de l’air. C’est le vecteur de presque tous les incendies de cheminée.

Il se forme lorsque la vapeur d’eau des fumées de combustion se condense dans le conduit de cheminée et se mêle à la suie qui recouvre le conduit.

Le mélange donne une mélasse qui en séchant se durcit pour constituer une croûte compacte. Le bistre est ainsi un agrégat de suie, très inflammable et expansible jusqu’à 7 fois son volume lors de la combustion.

Débistrage :

Le balai à suie/hérisson du ramoneur ne suffit pas à le retirer. Un outillage adapté est nécessaire pour le débistrage, si le dépôt est important : la débistreuse. Il s’agit d’une machine électrique qui, grâce à l’action rotative de sa tête à masselottes, va percuter le conduit et faire tomber le bistre. Elle ne peut s’employer que dans les conduits maçonnés…

La vérification et le ramonage du conduit de cheminée sont obligatoires au moins deux fois par an dont une en période de chauffe. Le débistrage mécanique peut être effectué à cette occasion. Mais il n’est applicable qu’en fonction de la qualité et de la quantité du goudron. Si la quantité est trop importante, des bûches de ramonage chimiques peuvent être utilisées pour initier le débistrage.

Risques

Les risques liés à l’accumulation de bistre dans le conduit de cheminée ne peuvent être pris à la légère.

Cette accumulation peut conduire à des feux de cheminée, voire, en cas d’obturation totale du conduit, à une intoxication au monoxyde de carbone.

Prévention

La formation de bistre peut être évitée en réduisant la formation de résidus de combustion et en s’assurant que la vapeur d’eau des fumées jusqu’à leur évacuation du conduit ne passe sous le point de rosée (condensation).

À cet effet, il est recommandé :

  • de brûler du bois sec (entre 15 et 25% d’humidité). Il est recommandé idéalement d’utiliser du bois dur ayant au moins deux ans de séchage sous abri ventilé (qui correspond à une humidité inférieure à 25%), d’éviter les résineux et les bois de récupération (palette, bois de charpente) qui encrassent très vite les conduits. Il est préférable d’utiliser des bois durs comme le chêne, le hêtre ou le charme ;
  • de ne pas faire fonctionner l’appareil de chauffage au bois à allure réduite. La puissance de l’appareil doit être adaptée au volume de la pièce à chauffer, trop puissant, celui-ci tournerait au ralenti. Le conduit doit aussi être adapté à l’appareil raccordé ;
  • de bien isoler le conduit de cheminée pour éviter la condensation des fumées ;
  • d’allumer le feu en chauffant progressivement la cheminée ;
  • d’éviter l’utilisation non conforme de l’appareil de chauffage (comme un chargement trop important). Lors de l’utilisation d’un poêle, il est recommandé par exemple de ne pas le remplir excessivement pour le faire tenir toute la nuit ;
  • de veiller à une bonne qualité du tirage : il est préférable d’installer un petit conduit de grande hauteur plutôt qu’un grand conduit de faible hauteur. En effet, le premier favorise la vitesse d’échappement des gaz et limite leur refroidissement ;
  • de veiller à ce que le conduit de cheminée soit le plus droit possible : l’échappement des gaz doit rencontrer le moins d’obstacles pour éviter les dépôts de suie et la condensation ;
  • de veiller à une bonne répartition et quantité d’arrivée d’air frais : l’arrivée d’air constitue un paramètre important du bon fonctionnement d’une cheminée. L’introduction d’air devra être proportionnelle à la taille du conduit (plus d’entrée d’air si plus d’échappement de gaz). De même le mode de fonctionnement de l’appareil doit être adapté (pas de tirage fermé) : l’appareil de chauffe ne doit pas trop tourner au ralenti.

À bas régime, les températures de combustion sont plus basses ; la vapeur d’eau issue de la combustion du bois en raison de l’humidité qu’il contient a alors tendance à se condenser sur la suie et à générer du bistre.